Zistoirs marrons…

Notre histoire commune

Les premières heures de l’Histoire humaine de La Réunion se mêlent à celle des esclaves. Les marrons, figures emblématiques de la révolte, ont marqué de leur empreinte l’histoire de notre tendre et douce île. Le mot Marron vient de l'espagnol cimarrón et signifie " s’échapper, fuir ". Les esclaves qui avaient soif de liberté, fuyaient vers les sommets pour s’y réfugier.  Le marronnage est particulièrement actif au 18ème siècle après l’introduction massive d’esclaves entre 1715 et 1760 pour permettre la culture du café. Des expéditions punitives sont organisées contre les marrons, en majorité des malgaches. Les marrons capturés subissent les punitions les plus sévères. Elles sont souvent publiques afin de marquer les esprits : oreilles et jarret coupés, marques au fer rouge sur le visage et pendaison, ils sont aussi brûlés vifs ou roués de coups jusqu’à la mort. La première abolition de l’esclavage le 4 février 1794 n’est pas appliquée à l’île Bourbon. Le décret du 27 avril 1848 ne sera promulgué que le 20 décembre 1848, les propriétaires d’esclaves ayant obtenu ce délai pour réaliser la coupe des cannes. Réduites à l’esclavage, les marronnes ont elles aussi choisi la résistance et la liberté. Elles font partie intégrante de l’épopée du marronnage à La Réunion.

Au marronnage !

  1. La plus célèbre d’entre les marronnes se nomme Héva. Elle a vécu plus d’un quart de siècle avec son compagnon dans les hauts du cirque de Salazie (qui signifie bon campement). Ce couple a donné naissance à huit filles dont Simangavola et Marianne. Cette dernière connut une fin tragique à un endroit portant le nom de la Crête de la Marianne à La Possession.
  2. Simangavola était la femme et la conseillère du grand et rusé chef Matouté. Ils vécurent dans « le pays qu’on ne quittait pas, Cilaos (Tsilaosa) », autre nom donné à un marron célèbre. C’est le bourreau Carron qui les a trouvés et capturés mais le bourreau Dugain ne les a pas connus.
  3. Le grand sorcier Mafate (celui qui tue, Mahafaty en malgache) est tué les armes à la main par le bourreau Mussard en même temps que Rahariane (celle qui chantait le soleil) sa compagne indomptable en 1751. Elle aurait été la sœur du célèbre Cimendef (qui ne peut être esclave) dont un piton culminant à 2226 mètres porte son nom entre les cirques de Mafate et de Salazie. Cimendef fut abattu par le bourreau Dugain.
  4. Mussard et Bronchard étaient des chasseurs de marrons très célèbres. Un autre chasseur peu connu eut le dernier mot lors d’un combat sans merci avec le guetteur de la reine Sarlave à l’Entre-Deux. Il semble qu’il y ait eu une relation amoureuse entre le marron Dimitile et la reine.
  5. Une nuit, un pas se fit entendre, c’était le célèbre chasseur Bronchard (également le nom d’un piton) qui tua Anchaing et sa femme Héva. La légende raconte qu’au moment de sa capture, Anchaing aurait préféré se jeter dans le vide que de se rendre et qu’il se serait transformé en papangue et aurait pris son envol ... sa fille Marianne prit la relève en épousant le frère de celle qui chantait le soleil.

Les personnages cités dans cet énoncé ont réellement existé. Les informations mentionnées dans l’énoncé sont tirées d’ouvrages traitant de l’histoire de La Réunion. Cependant, certaines données viennent de sources orales et/ou de l’imaginaire de l’auteur.

Questions

La situation est représentée à l’aide d’un tableau qui regroupe tous les indices entre plusieurs catégories : Marrons, Marronnes, Bourreaux, Communes. Ce tableau permet de retrouver les liens conjugaux entre les marrons et marronnes, les communes où ils ont vécu et où ils ont été tués ainsi que le nom de leur bourreau. Pour compléter ce tableau : à vous de noter dans les cases les informations fournies par les indices et les déductions que vous pouvez en tirer. On traduira un lien entre deux indices par un « 1 » dans la case correspondante et par un « 0 » sinon.

Attention : Il ne peut y avoir qu’un seul « 1 » sur chaque ligne et chaque colonne d’une catégorie.